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Photographies © copyright Gérard MATHOREL. Tous droits réservés. Reproduction strictement interdite. All images are under strict copyright protection.

 

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Bienvenue au Royaume des Fantasias

Ce site est développé par Gérard MATHOREL, Photographe-Auteur-Editeur.

 

Pendant deux saisons, j'ai parcouru le Maroc à la rencontre et à la découverte de cette authentique tradition ancestrale marocaine. J'ai réalisé au cours de ces séjours plusieurs milliers de photographies prises un peu partout dans le pays et qui sont le reflet de la Fantasia telle qu'elle est pratiquée de nos jours au Royaume Chérifien. De ce travail j'ai tiré la matière pour faire un ouvrage de référence"L'UNIVERS DES FANTASIAS MAROCAINES" et d'autres réalisations que vous pourrez découvrir en parcourant ce site.

Mais la démarche ne s'arrête pas là. Ce site," FANTASIA PASSION" a pour vocation de vous faire partager cette passion. J'essaierai au fil du temps de le compléter régulièrement car le sujet est vaste, en espérant que vous serez nombreux à vous passionner, à consulter ce 'lien" d'information et même à y participer activement en rejoignant l'association " MAHRAK" en cours de création et dont le but est de promouvoir la Fantasia. Bonne visite.

Gérard MATHOREL

 

L' univers des Fantasias

Si vous avez vécu ou ne serait-ce que séjourné au Maroc, il y a de fortes chances pour que vous ayez eu, au moins une fois, la chance d'assister à l'un de ces magnifiques spectacles, véritables témoins de l'art équestre traditionnel, que les marocains ont su jalousement conserver intact pour le conduire jusqu'à nos jours.

En effet, du printemps à l'automne, il en est organisé dans toutes les régions du Maroc, le plus souvent à l' occasion des célèbres "MOUSSEMS", ces fêtes à connotation religieuse ou spirituelle, mais aussi depuis quelques années à l'occasion de concours, festivals ou fêtes du cheval plus récemment introduits. Et pour tout spectateur y ayant assisté, il s'agit avant tout d'agréables distractions mêlant pittoresque et spectaculaire au cours de joyeuses galopades tonitruantes.

Ce que l'on sait peut-être moins, c'est que les fantasias, mais disons plutôt La Fantasia, n'est pas simplement une manifestation haute en couleurs au cours de laquelle les cavaliers rivalisent de prouesses afin d'enflammer un public passionné. Au delà de ce simple cliché, la Fantasia est un des événements fondamentaux véhiculant les valeurs les plus ancestrales et les plus respectées, et dont la dimension sociale est encore une clé de voûte du peuple marocain.

Pour s'en rendre compte, il faut parcourir le Royaume en tous sens car la Fantasia n'est pas une mais multiple. Qu 'on la pratique au nord, au sud, à l'est ou à l'ouest, elle est sans cesse différente. Car elle est selon le cas, familiale, tribale, communale, régionale ou associative et si la base en est partout la même, la façon de faire varie à l'infini selon les hommes qui accomplissent son rituel.

C'est à cette fantasia là, reflet de l'âme d'un peuple, que l'Auteur a choisi de rendre hommage ; et en créant ce Site, sa démarche n'a pour autre but que de vous en faire découvrir et partager le charme et la magie.

Extrait de l'ouvrage "L'univers des Fantasias Marocaines" : « Ça y est … la poussière vole sous mes yeux ; il y a le brouhaha, les cris des bêtes et des hommes, l' odeur forte sous le soleil des cuirs trempés, des gueules baveuses et hennissantes et les croupes qui se cabrent sous le soleil ardent ; le bruit infernal et sourd de la charge et d' un coup, d' un seul, il éclate comme le tonnerre, sec et tonitruant ! Le baroud, fracas terrifiant de la poudre noire, craché simultanément par les fusils à pierre de vingt cavaliers hurlants qui, d' un geste, coupent net le galop effréné de leurs montures apeurées. »

 

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Mise en situation

Début d'après-midi quelque part au Maroc. En hiver c'est un champ, aujourd'hui labouré par une multitude de sabots. Tout autour s'étend un campement fait de mille tentes et autour encore un éphémère village de toile qui, pour quelques jours, une semaine ou plus, ceinturera l'ensemble à perte de vue. Une foule considérable entoure ce terrain devenu sacré et qui pour la circonstance porte le nom de "MAHRAK". Au fond de celui-ci une troupe de cavaliers revêtus de costumes chamarrés montent leurs chevaux dont les harnachements somptueux lancent des éclairs multicolores sous les rayons d'un soleil glorieux. A l'opposé, leur faisant face confortablement installés à l'ombre de gigantesques tentes caïdales, les invités d'honneur attendent impassibles que se mesurent les compétiteurs.

 

Nous sommes en plein "MOUSSEM" et l'heure est grave en cette veille de clôture qui déterminera les équipes finalistes. Le matin même, après la prière à la mosquée, l'hommage a été rendu au "MARABOUT" qui accueille le rassemblement. Puis est venu pour les cavaliers l'instant des ablutions et des dernières incantations en vue de s'attirer la "BARRAKKA". Alors les guerriers ont enfourché leurs montures, fougueux arabes-barbes ou barbes inépuisables. Ils ont passé sabres ou poignards autour du corps, saisi leurs fusils traditionnels, les "MOUKKALAS" et ceints du "DAHIL" contenant le Coran ont gagné le point de départ.

 

 

Déroulement

Tout débute par la "HADDA" : groupés en "SORBAS", troupes d'une vingtaine d'hommes aux ordres de leurs chefs vénérés les "MOKKADEMS", les hommes entament la parade qui leur fait remonter tout le terrain dans un alignement impeccable afin que chaque spectateur puisse admirer la beauté des tenues, la richesse des équipements et harnachements mais plus encore la maîtrise des cavaliers et la prestance des équipages. Chacun se lance dans une démonstration de son jeu du fusil, savante gestuelle personnalisée de son arme favorite, avant que, arrivée au pied des tentes officielles, la troupe n'effectue le salut rituel en guise d'hommage aux personnalités et juges présents.

Le groupe alors tourne bride et regagne par un côté du terrain mais toujours impeccablement aligné son point de départ pendant que les sorbas concurrentes accomplissent à leur tour leur présentation.

 

Un frémissement palpable monte de la foule. L'instant tant attendu est proche. C'est maintenant la phase de la "TALQA" c'est à dire des charges. Debout sur leurs chevaux, les cavaliers avancent doucement excitant leurs montures en une caracole lente et exaspérante. Soudain à l'ordre du Mokkadem le galop est lancé en une charge furieuse au cours de laquelle les jeux de fusils sont à l'honneur. Mais la course est si brève tant les montures sont rapides que déjà ils sont au pied des tentes. Alors survient l'ordre du chef et c'est avec une belle simultanéité que les moukkalas sont déchargées dans un bruit d'enfer, instant de paroxie appelé "BAROUD" produisant le son unique tant recherché, clou du spectacle et dont la perfection fera la renommée de la sorba.

 

 

 

 

Et ainsi s'enchaînent talqas après haddas durant toute la compétition. Une seule sorba ressortira vainqueur de ces affrontements amicaux pendant lesquels les cavaliers marocains auront revécu le glorieux passé de la cavalerie maure dont ils sont les illustres descendants et dignes successeurs. Mais tous les participants auront partagé des heures inoubliables et décisives qu'ils n'auraient manqué pour rien au monde et quelques soient les sacrifices nécessaires pour y participer. C'est ainsi, il en va de l'honneur de l'homme, de la famille, du clan, de la tribu, du village, de la région et même de la province. Ainsi rend-on hommage à ses racines, à ses aïeux, à ses pairs ; ainsi transmet-on légitimité et fierté qui font l'homme libre et digne.

 

 

 

 

 

 

Le Baroud ... !

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Un monde aux multiples visages

 

Se contenter de ne voir en la Fantasia que l'aspect spectacle équestre ou compétition serait une absurdité. Il y a en effet tant à voir, à découvrir, à appréhender et à apprécier.

En premier lieu il y a le cheval. Le cheval lui-même car il y a tant à connaître sur les races utilisées en Fantasia. Puis le rapport du cheval à l'homme ou de l'homme au cheval car comment ignorer la relation presque fusionnelle qui unit les marocains à leurs chevaux qu'ils soient de souches arabes, arabes-barbes ou barbes.

 

Les aspects historiques, culturels, artistiques n'échapperont pas au passionné qui trouvera dans cette tradition tant de raisons de s'enrichir et de s'enthousiasmer en de précieux savoirs.

Que dire des amateurs d'artisanat sous toutes ses formes ; du tissu au vêtement, à l'art de la broderie ; à celui de la sellerie, au travail du cuir et du bois, de la pierre, des matériaux semi-prècieux et des métaux présents aussi bien dans les armements que dans les équipements divers de la Fantasia ou qui concourent à sa pratique ?

Oublierons-nous la gastronomie que nous retrouvons déclinée en succulents plats à déguster sous les tentes ou dans le savoir-faire unique des maîtres cuiseurs et de leurs savants fours à méchouis construits en terre à même le sol des moussems ?

 

 

 

Et l'homme ? Allons-nous l'oublier dans tout cela ? Comment nier la dimension philosophique, spirituelle et mystique de la Fantasia. Comment ne pas faire dans cette quête de l'absolu un rapprochement avec notre quête du Graal ? Et plus encore, comment ignorer l'impact de la Fantasia sur le quotidien des hommes qui s'y adonnent ? Il est bien plus important que nous autres occidentaux pouvons l'imaginer qui peut conduire certains à se ruiner, d'autres à subir une existence de privations ou qui encore peut concerner des enjeux sociaux réels ou cachés bien inattendus.

Jouer au "Candide" aura alors tout son sens. Si peu que vous vous en donniez la peine, c'est un univers exceptionnellement riche qui s'ouvre à vous et qui mérite votre attention. Croyez-le bien vous n'êtes pas prêts d'être déçus !

 

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Où et quand

Retrouvez sur la carte du Maroc les principales manifestations. Les lieux sont presque toujours les mêmes. Quant aux dates c'est une autre affaire ; le calendrier des moussems suivant le calendrier musulman, celles-ci changent chaque année, à l'exception des grandes manifestations officielles telles que fêtes et festivals qui se déroulent aux mêmes périodes.

 

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